Le régime protéiné ou comment maigrir très rapidement
L'utilisation des protéines remonte à plus de 20 ans mais seuls des praticiens formés à leur utilisation sont habilités à mettre en place une diète protéinée. La cure donne d'excellents résultats, fiables et durables, sous réserve d'une bonne prise en charge en fin d'amaigrissement. Dans le cas contraire, il y a reprise de poids à moyen terme, que la perte de poids ait été lente ou rapide. Le protocole est valable pour toutes et tous, sans danger et efficace à 100% à condition d'y adhérer totalement. Il s'adresse autant à celles et ceux qui souffrent d'une obésité avérée – 20 à 50 kilos et même davantage – qu'aux personnes qui désirent perdrent 3 à 10 kilos. Même si le désir de perdre du poids n'est motivé que par le port du maillot de bain, mieux vaut mettre en place une alimentation hyperprotidique plutôt que de faire appel à des solutions temporaires.
Le principe de la diète protéinée est né de l'idée que les protéines ne se mettent pas en réserve contrairement aux graisses et aux sucres. En revanche, elles doivent se trouver dans l'alimentation, au complet, pour assurer le bon fonctionnement de l'organisme : nutrition, croissance et reproduction sont ses trois grandes fonctions. Pour un adulte de 60 à 70 kilos, le poids total de protéines est de l'ordre de 9 à 10 kilos, dont 40 à 45% sont localisés au niveau des masses musculaires. De plus, afin d'éviter une réaction de rejet lors de la digestion, l'organisme décompose ces protéines en acides aminés, dont les fonctions physiologiques majeures permettent la synthèse des protéines structurales – muscles, tendons, ligaments, peau, os …
Le respect de la masse musculaire doit être la priorité. Cela suppose que l'on ingère une certaine quantité de protéines pré-assimilables de haute valeur biologique afin de déclencher un processus complexe qui permet que seules les réserves énergétiques inutiles – les graisses et les sucres – soient utilisées. D'où l'importance de ne faire aucun écart. Le piège : la graisse étant notre réservoir d'énergie le plus important mais aussi le plus difficile à mobiliser, il faut ruser avec l'organisme pour l'obliger à transformer ses réserves de graisses en énergie par le biais d'une réaction chimique. Si l'on fournit des protéines d'excellente qualité, il va alors fabriquer des corps cétoniques, lesquels ont une double action : un effet coupe-faim, un effet déstockage des graisses pour une transformation en sucres. Au total, on supprime les sucres mais l'on donne à l'organisme les moyens de les fabriquer. Le foie, quant à lui, transforme de grandes quantités d'acides gras – lesquels deviennent la principale source dénergie – dégradent les triglycérides et permettent de diminuer la masse grasse à une vitesse vertigineuse.
Il est fondamental que les protéines ne soient pas associées à des sucres. Ce régime sans glucose maintient cependant une glycémie sensiblement normale car le glucose est fabriqué à partir des graisses de réserves de l'organisme. Un rôle majeur est alors dévolu aux corps cétoniques nouvellement constitués : ceux-ci constituent de très puissants coupe-faim naturels, tout en ayant un effet dynamique. La sensation d'avoir faim disparaît au bout de 2 à 3 jours
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La rapidité de l'amaigrissement est améliorée et la faim davantage coupée si les légumes verts sont supprimés de la diète stricte. Ce temps de sevrage joue quant à lui un rôle essentiel dans la reprise du contrôle alimentaire et la modification du comportement qui y est associé : dans le cadre d'une diète protéinée comme dans celui du sevrage tabagique, plus le temps que l'on donne à de nouvelles habitudes pour prendre place est important, plus on a de chances de ne pas connaître de rechute. Deux ou trois erreurs d'écart ne cassent toutefois pas la perte de poids : elles retardent simplement le rythme de l'amaigrissement et peuvent refaire prendre du poids. Il est en effet habituel de dire – dans le cas de la diète protéinée – qu'un écart, ce sont 3 jours de régime effacés. La stabilisation peut s'en révéler également perturbée : moins l'on commet d'erreurs pendant la durée de la phase d'amaigrissement intensif, plus les chances de conserver à terme le poids idéal sont grandes.
Pendant toute la phase de jeûne, le potassium et le calcium subissent une élimination urinaire accrue. Ce qui justifie une compensation permanente car les carences induites risquent d'engendrer des complications plus ou moins graves. Les compléments en sodium ne sont pas nécessaires si les potages hyperprotéinés sont régulièrement salés. En revanche, comme les légumes sont supprimés, il convient de prescrire des fibres pour le transit intestinal et pour la diminution du taux de cholestérol. Enfin, il n'existe aucun effet secondaire important, hormis les cas où il y a mauvaise fidélisation du patient ou prescription inadéquate de sels minéraux. La consultation médicale hebdomadaire est donc nécessaire pour aider psychologiquement. Elle possède aussi un rôle de dépistage des complications (crampes, hypotension artérielle, hypoglycémie, constipation, selles molles, chute des cheveux, insuffisance rénale ou hépatique). Si ces complications sont rares, en revanche, il faut s'attendre à quelques inconvénients : mauvaise haleine, trouble des règles, frilosité.
Toute perte de poids chez des sujets présentant des facteurs métaboliques à risques (diabète, hypercholestérolémie) ne peut qu'améliorer les complications propres à chacune de ces pathologies. Comme il est fréquent de voir baisser sa tension artérielle ou d'être soulagé d'une arthrose des membres inférieurs. Au delà de ces bienfaits sur l'état de santé en général, réussir à perdre du poids conduit surtout à changer l'image que l'on a de soi. Les patients se découvrent une envie vraie de se prendre en charge, de refaire du sport, etc … Le désir est alors en route, ce n'est plus un fantasme mais un véritable challenge.